MaMA Festival : des découvertes, de la techno pure et 50 concerts

Le MaMA festival ou comment devenir overbooké. Durant trois jours, le quartier Pigalle a vibré grâce à la centaine de concerts répartis dans les principales salles autour des boulevards Rochechouart et Clichy. Artistes confirmés et nouveaux talents se sont croisés du 16 au 18 octobre sur les scènes du Bus Palladium, de la Cigale, de la Boule Noire ou encore de la Machine du Moulin Rouge. Retour sur ces trois soirées en vivant la conversation entre Monsieur-Robs et Alice. 


Faada Freddy pour ouvrir la Cigale 

Alice : 19h, il pleut et les festivaliers sont présents. Certains sortent de conférence - coucou les 500 pros du MaMA Festival - d’autres de leur bureau, pour assister au concert de Faada Freddy à la Cigale. Le chanteur sénégalais a réchauffé les coeurs accompagné de deux choristes et d’une guitare en interprétant ses principaux tubes. Malheureusement pour nous, le concert passe à une vitesse lumière alors nous restons quelque peu sur notre faim. 

Monsieur-Robs : Alice, tu te souviens ? Nous l’avions découvert et même interviewé lors du festival Aluna en 2016. A cette période, il proposait un set sans instrument ; uniquement avec des bruits de corps, des choristes et sa voix - et j’avoue que j’avais été un peu plus envoûté. 

Alice : C’était un moment incroyable à l’Ardèche Aluna Festival, on avait clairement été transporté dans étoiles. C'est l'heure de nous séparer Boulevard Rochechouart. 

Passion grandissante pour Joanna et Tessa Dixson 

Monsieur-Robs : Je t’abandonne Alice le temps d’un instant car je dois rejoindre le Magnum Club pour jeter à un oeil à la jeune Joanna. Nouvelle déesse de la pop urbaine, la demoiselle chante (en français) l’amour et la sexualité avec candeur ; sa voix douce et ses yeux de chat nous envoûtent sur des beats parfois sombres. Une artiste à suivre, tout comme la jolie Tessa Dixson qui elle s’invite au Carmen, plein à craquer. Trente minutes suffisent à la jeune demoiselle, pour son premier concert parisien, pour me convaincre. Avec sa pop-indé complètement libératrice, elle livre un show encore timide mais pourtant déjà très efficace. Merci d’ajouter “Ignited” à vos playlists dès demain. 

Alice : D’ailleurs en parlant du Magnum, il me semble que c’est la première fois que le Magnum fait partie du MaMA. Connue pour faire des soirées hypes « This Is Hip Hop » chaque samedi (je suis méchante!), le Magnum est une salle où les miroirs et le rouge mènent la danse. Jamais au grand jamais, nous n'avions mis un pied dans cette salle avant ce MaMA 2019.

Hervé soulève le Bus Palladium

Alice : S’il y avait un live à ne pas rater en ce premier jour du MaMA Festival c’est bien celui d’Hervé. La relève de la chanson-pop française récemment signée sur le label Initial - sur lequel on retrouve notamment Eddy de Pretto, Clara Luciani et Angèle -  a retourné un Bus Palladium déjà conquis à sa cause avec des titres à la fois dansants et poignants comme « La peur des mots » et « Coeur poids plume ». Survolté derrière son desk, Hervé est un monstre d’énergie communicative.. 
On se donne rendez-vous à la Maroquinerie en 2020, malheureusement sa date aux Étoiles est déjà complète. 

Monsieur-Robs: Parfois, je devrais t’écouter plus, Alice. 
Peu convaincu à la base, c’est probablement l’une de mes plus belles découvertes de ce festival. Qui n’a pas dansé, souri, crié pendant sa performance ? Personne. 

Praa et Ouai Stéphane pour clôturer cette première soirée

Alice : Après Hervé, direction le Magnum pour y découvrir Praa. Entre R&B et pop, la chanteuse rennaise offre un moment sympathique durant lequel les corps se dandinent. Il faudrait la revoir pour se faire un réel avis sur cette étoile montante (?). 

Guillaume : Pourquoi Praa ! 
Effectivement, Praa surprend de par la qualité de son set. C’est pop, c’est groovy et urbain à la fois, et ce n’est pas pour nous déplaire. Quand est-ce qu’elle passe à Paris ?!

Alice : Aucune date n’a pas été annoncée pour l'instant, il va falloir suivre ça ! 

La nuit se termine aux côtés de Ouai Stéphane - que l’on compare facilement dans la presse à un certain Jacques - légèrement trop penché sur ses platines pour faire un sourire face à ses premiers fans tassés face à lui (pendant d’autres dans le club étaient même à se demander s’il s’agissait bien du mystérieux Ouai Stéphane - il faut avouer que son Insta n’aidait pas… ). 

JEUDI  17 OCTOBRE 

Alice : Les cirés se font plus rares au début de ce second jour. Un aller simple pour la Cigale s’impose pour voir Glauque, nouveau talent de la scène belge. En bref pour t’expliquer Guillaume, ce sont des petits gars de Namur qui tentent de casser les codes du rap en ajoutant une bonne dose d’électro et de rock. Et ça prend bien autant dans la salle que dans les coeurs de CBB. Si tu es curieux de découvrir le collectif, tu peux déjà retrouver deux titres (“Robot” et “Plane”) sur un certain site de streaming musical. 

Ensuite, malheur, mon cher Guillaume le programme papier trouvé au détour d’un bar de Pigalle n’avait pas la bonne horaire de Mauvais Oeil. Résultat, j’ai dû escalader un Vélib pour atteindre la scène appartenant au bar - si branché - du Sullivan collé à la Machine du Moulin Rouge. Petite info: le duo électro-pop orientale est le petit dernier du label Enterprise (où l’on retrouve notamment Voyou et Fishbach). Ça danse, ça se laisse aller dans les milles et une nuit mais calmons-nous, il est à peine 20 heures. Il faut savoir se préserver pour la suite. 

Divine Yseult

Je suis de retour à la Cigale où Yseult va faire son entrée. A la veille de la sortie de son EP Noir, l’ancienne recrue de la Nouvelle Star 2014 cache son visage mais offre une prestation incroyable. Sa voix bouleverse, transporte et bouscule les oreilles de toute la Cigale. Un petit problème de son s’invite et la jeune diva semble agacée…


Monsieur-Robs : C’est vrai, c’est vrai… on a vu plus agréable ! S’il ne fallait retenir qu’une chose d’Yseult, c’est sa voix. Elle slamme, elle crie, elle chante… Quoi qu’elle fasse, la demoiselle maîtrise son organe avec une précision incroyable et une émotion toujours palpable.

Electro et tropiques

Alice : Minuit sonne et Ramo est sur la scène du Sullivan - oui celle où Mauvais Oeil était quelques heures plus tôt. Le masque de Toucan est accroché à l’un de ses instruments - il faudra attendre la fin de la performance pour le voir se hisser sur le visage du parisien. 
Malgré sa solitude sur scène, l’homme-oiseau arrive à occuper l'espace et à plonger la salle sombre dans une ambiance tropicale. Quelques fans de la première heure sont devant à scander son morceau phare “Tout ira bien”. On a chaud. 

Monsieur-Robs : On s’était perdu à ce moment-là, non ? “Starlight”, ça te dit quelque chose, évidemment ? Cette chanson résonne dans la tête de tous les enfants des années 90 comme nous. Et c’est bien Supermen Lovers, un duo de frenchies, qui se cache derrière. Pendant près d’une heure, le Central de la Machine embarque dans un électro-rétro qui donne le sourire et rappelle les premières boîtes de nuit…

Alice : C’était fou ce moment ! Ensuite nos corps ont succombé aux sons de Bon Entendeur et Feadz. 

VENDREDI 18 OCTOBRE  

Alice : On dirait bien que  la majorité de nos acolytes se sont essoufflés et ont agité le drapeau blanc pour ne pas continuer ce marathon

Monsieur-Robs : Nous trouvons la motivation de continuer la course. Je t'entraîne au Magnum pour découvrir Simon Atlan. Le set est un peu court, peut-être un peu brouillon mais pourtant, on s’attache à Simon. Déjà, parce qu’il est très (très beau) et ensuite parce que la pop urbaine du jeune homme fait danser les têtes. “Essayer” s’ajoute à ma playlist !

Alice : Et l’exercice n’était pas évident… Alors à suivre Simon Atlan ! 

Un concert sauvage

Monsieur-Robs : Ironie du sort pour Alice et moi… Le Cuba Café est complet, nous ne pourons pas découvrir Alice & Moi (le groupe). 

Alice : On aurait peut-être dû éviter le détour par la Cantine de la Cigale mais rappelles-toi c’est  grâce à cette marche improvisée que nous avons découvert le duo loufoque Cactus & Mammuth en concert sauvage rue des Martyrs. Les garçons claquent des beats en manifestant (en chanson) pour plus de caramels dans leur flamby. Une revendication légitime. 

L'expérience Molécule 

Après ce moment extraterrestre, nous enchaînons avec la Cigale pour “voir” le live acousmatic 360° de Molécule. En un seul mot ? Fou ! Le public est plongé dans le noir, Molécule et son associé du soir distille une techno ravageuse au centre de la salle (bye la scène). Nous vivons une expérience sonore immersive où seules nos oreilles nous guident. 

Il est déjà l’heure de rejoindre le Bus Palladium pour voir Barry Moore. J’avais découvert l’Irlandais à l’Ardèche Aluna Festival en juin dernier donc c’est un plaisir de le retrouver à Paris. La salle de la rue Pierre Fontaine est pleine alors difficile de se faire une petite place… En résumé, un moment exaltant où l'optimisme régnait en chacun de nous. Good vibes ladies and gentlemen ! 

Monsieur-Robs : Tu as tellement aimé que tu lui as dédié un focus

La soirée se termine (encore) à la Machine du Moulin Rouge où nous dansons sur de vieux tubes R&B des années 2000. 

Comme chaque année, le MaMA festival permet à tous de découvrir les talents de demain. On en ressort chaque jour moins bête et plus enjoué que la veille. Un nouveau pari réussi pour les organisateurs. 

Guillaume : Alice, pour terminer, tu peux me dire, quel était ton coup de coeur ?


Alice : Hervé ! Et toi ?

Guillaume : YSEULT !!! 

Crédit-photos : Monsieur-Robs


















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