Un virage musical étonnant pour Rock en Seine 2018 ?

Pour les équipes de Casse Bon Bon, le dernier week-end d’août rime avec Rock. Avec comme trio de tête d’affiche les rappeurs de PNL, le duo électronique Justice et le teenage rock de Thirty Seconds to Mars, la programmation présageait une édition originale. Monsieur Robs propose sa sélection de moments marquants, bons comme mauvais, de cette seizième édition.

First Aid Kit - Crédit Photo : Olivier Hoffschir

Vendredi.

17h. A peine le temps de profiter d’une bière avec l’équipe CBB que chacun se dirige vers son groupe favori. Direction la grande scène pour y découvrir First Aid Kit. Le duo de soeurs suédoises, tout de vert vêtues, va faire se lever un public encore timide. Accompagnées d’un groupe, les demoiselles proposent des balades pop planantes et nous accrochent dès les premières chansons, portées notamment par des voix puissantes et maîtrisées. Jolie (re)-découverte sur cette même scène de Mike Shinoda, ex-co-leader de Linkin Park, qui distille un rap enragé sur des produits rock ; sur le papier, nous ne serions pas adeptes, mais le mélange fonctionne très bien - le sourire de l’artiste mettant notamment de bonne humeur. Alors qu’ils montent sur scène avec plus de 28 minutes de retard devant un public très clairsemé, PNL nous ennuiera après un seul titre ; c’est trop robotisé pour nous. Nous terminons ce vendredi plein de joie avec Yelle. Nous l’avions vu au Badaboum il y a quelques mois, et la formule fonctionne aussi bien en festival ; l’énergie débordante de la Bretonne, appuyée par ses tubes en puissantes nous achèvent. Une entorse au pied ne nous empêchera pas de danser sur nos deux pieds.

Thirty Seconds To Mars - Crédit Photo : Olivier Hoffschir

Samedi.

Le public est déjà bien plus nombreux que la veille pour écouter le rock lancinant de Cigarettes After Sex. Un peu répétitif à notre goût, nous irons découvrir le jeune duo de ROYAUME du côté de la scène Firestone. L’univers électro-pop, mélange d’anglais et de français, nous rappelle les sonorités de As Animals. C’est encore timide sur scène, mais nous sommes convaincus ; mais nous avons depuis mis les quelques titres du groupe dans nos playlists. Nous l’avions manqué à We Love Green, cette fois, nous découvrons Charlotte Gainsbourg à la Cascade. Visuellement, on ne peut pas vraiment faire mieux ; structures en LED et flashs ponctuent parfaitement l’ensemble de la performance. Musicalement, c’est également très léché ; le rock planant de la demoiselle appuyé par des effets sonores très “cinématographiques” nous transporte. Le moins ; la voix de la chanteuse qu’on entend finalement que très peu et qui fait perdre de sa superbe à ce joli spectacle. La fin de soirée se termine une nouvelle fois en apothéose. Thirty Seconds to Mars enflamme dès les premières notes la grande scène. Jared Leto, vêtu d’une tunique que pourraient porter nos grands-mères mène le public d’une seule voix. Même si certains pourront critiquer une discographie redondante et sans véritable intérêt, l’artiste, de par son énergie folle et sa voix puissante complètement maîtrisée, fait plaisir à voir. La fin de la performance en sera d’ailleurs surréaliste : plus de 150 fans seront invités à monter sur scène pour danser avec l’artiste. Jared se permettra même une petite engueulade avec la sécurité du festival afin d’en faire monter quelques dizaines de plus. C’est un grand n'importe quoi ; mais c’était incroyable !

Bonobo - Crédit Photo : Olivier Hoffschir

Dimanche.

Une dernière journée placée sous le signe de l’électro. Nous profitons à peine quelques minutes de Macklemore et de ses quelque 65 chemises ; le temps évidemment de pleurer sur “Same Love” et danser “Can’t Hold Us” que nous partons nous enjailler avec BICEP. Une performance visuelle et musicale plus que musclée pour le duo irlandais. Le rythme effréné de chaque titre plus sombre et psyché nous emmène dans une dimension parallèle ; c’était probablement l’un des meilleurs moments de ce festival pour les quelques centaines d’adeptes. Jolie découverte également avec BONOBO, qui mise sur de savoureux mélanges d’électro et de pop, régulièrement accompagnés d’une chanteuse à la voix chaude, pour nous donner envie de taper du pied. JUSTICE ferme la marche de ce festival. Accompagné par une light performance complètement folle, le duo achève sa tournée avec un set unique autour des titres qui ont fait son succès. Même si, pour beaucoup, c’est la performance la plus incroyable de ses trois jours ; ce ne sera pas mon cas - les redondances de certains moments me feront quitter le spectacle avant la fin.