[REPORT] : The Prodigy au Zénith de Paris

Les mythiques Prodigy étaient de passage à Paris mercredi  15 avril pour la tournée de leur nouvel album « The Day Is my Ennemi ». La bonne occasion pour se décrasser les oreilles en revenant aux sources.




Après six ans d’absence le groupe phare des années 90 a sorti son sixième album le 30 mars, la quarantaine bien passée ils sont toujours en colère et nous le disent. Avec vingt bonnes minutes de retard, Liam Howlett est le premier à arriver sur scène sous un jeu de lumières clignotantes et sombres, les premières notes se font entendre : Breathe, un de leurs plus gros succès sorti en ’96. Nasty et Omen suivent, de quoi mettre en jambe les fans de la première heure et les plus jeunes. Le public est d'ailleurs étrangement très éclectique, du hardeux à la cinquantenaire bien sous tout rapport en passant par le couple de jeunes parents. Mais qu'importe l'âge ou le milieu pourvu qu'il y aie l'énergie... Un vent souffle sur la salle. La musique est furieuse, la musique est bonne et la fosse remplie. 

Liam, Keith et Maxim se donnent sur scène, entre attitude cradingue et gestuelle flippante ils collent parfaitement à leur image. Un peu trop parfois. Malgré leur bonne volonté de se montrer punks et énervés, leur concert ressemblait plus à un show bien rôdé avec peu d'interaction avec le public, à part quelques phrases ponctuées de "fucking" et "my french people". Mais ce léger manque de spontanéité est rattrapé par une chose rare ces derniers temps : l'originalité. Leur son est toujours aussi reconnaissable, mais plus authentique que la plupart de la production actuelle d'artistes électro/techno. Ce qui tombe plutôt bien puisque dans leur dernier album, les chefs de file du big beat s'élèvent contre la pop que l'on sert à toutes les sauces et la "prise en otage de l'électro par les Dj's". Ce qui les avait déjà réunis au commencement, leurs premiers enregistrements étant en réaction à la pop-dance.

Malgré une violence entêtante et une esthétique qui frôle le glauque, la musique des anglais nous a changé du paysage sonore parisien, parfois un peu trop propret. Un retour dans le passé, retour dans la techno dure et cathartique bien loin de nos soirées aux concepts aseptisés underground. Ici pas de style, pas de chichi, les gens dansent, sautent, transpirent et ne se regardent pas les Stan Smith. The Prodigy a à nouveau réveillé la musique et nous fait envoyer valser toute cette pop-bouillie, "firestaster" ?

                                                                                                                                                    A.D

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