Pitchfork 2018 : Là ou tous les styles se mélangent

La Grande Halle de la Villette ouvrait ses portes pour trois jours exceptionnels de Pitchfork Festival. Tout droit venu des US, ce festival installé depuis 2011 à Paris propose chaque une programmation pointue. Monsieur-Robs y était de nouveau cette année.


Après une année 2017 convaincante avec Jacques, Rone ou encore Bicep, nous entamons cette 8ème édition sur les chapeaux de roues.

Jeudi, c’est deux artistes qui retiendront facilement notre attention. D’abord, l’immense Etienne Daho que nous voyons sur scène pour la première fois. Sous une scénographie lumineuse et angélique, l’homme au quarante de carrière s’installe avec ses musiciens. Le visage parfois caché ou ébloui par les spots, Étienne nous transporte tous dans son monde pop, engagé, libéré. La voix suave et malicieuse qu’on connaissait si bien disque fonctionne parfaitement en live, emmené par des titres travaillés pour la scène. Il est à l’aise, quoique peu bavard, mais là est tout le charme à la Daho. On craque. On craque aussi pour Mac DeMarco - et ses mélodies rock-folk très détendues pour terminer cette première soirée. Le chanteur y est détendu, glissant par-ci par-là quelques blagues, et venait présenter les titres de son dernier opus “This old dog”, tout en revisitant ces précédents titres. Un livre tendre et fougueux comme on les aime. Il finira par faire monter sur scène, puis sur ses épaules,  un jeune garçon d’une dizaine d’années, qui se souviendra encore plus que nous de ce joli moment.



Vendredi, Lewis Ofman sera déjà aux commandes lorsque nous entrons dans la Grande Halle de la Villette. T-shirt blanc, Jogging rouge, le jeune a l’air de sortir de sa chambre pour nous présenter une performance originale : une pop lancinante rythmée par des beats graves - le tout pour faire danser un public qui compte de nombreux adeptes. Accompagné par Milena Leblanc sur “Un amour au Super U”, le duo s’ambiance comme dans une fin de soirée bien arrosée et on adore. On adore aussi Chromeo et son electro-pop à l’aube du ringard et de la hype. Avec une scénographie graphique et lumineuse, le duo ambiance la foule avec ses titres dansants et son énergie communicative. La soirée se termine avec Chvrches qui propose une setlist pop-rock aux accents sombres ; l’ambiance teen-goth du set aura plus de mal à nous convaincre.


Samedi, c’est une soirée résolument électronique que le festival propose. Avec notamment Jeremy Underground, DJ Koze ou encore Avalon Emerson, le public est plus que gâté. Le festival s’achève d’ailleurs avec Daniel Avery, l’une des références mondiales de la techno, qui va réussir à brouiller nos pensées jusqu’à tôt dans la matinée.

Le + : L’organisation toujours aussi efficace, les paiements Lyfpay, et une programmation diverse et efficace.

Le - : Pitchfork doit “se renouveler” en 2019, notamment sur l’univers visuel et la disposition du lieu pour éviter l’ennui ; ah ! et le Village Greenroom était boring cette année, non ?

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