Live Report Beauregard
5, 6, 7 Juillet 2013
Hérouville Saint Clair (Normandie)
Ce week-end Casse Bon Bon s'est envolé en
Normandie pour se rendre au festival Beauregard, l'été était au rendez vous.
Vendredi 5 Juillet
Half Moon Run ©Festival Beauregard 2013 |
Arrivés sur le site aux alentours de 17h,
nous nous rendons devant la scène A avec une impatience de petite fille avant
le concert du groupe Half Moon Run dont l'album Dark Eyes était sorti quelques jours plus tôt.
Les Canadiens originaires d'Ottawa nous ont offert un concert digne des plus
grands, une ambiance douce et planante s'empare des festivaliers, les morceaux
s'enchaînent à la perfection. La voix mémorable de Devon Portielje nous emmène dans des contrées encore inconnues, ils illustrent
remarquablement leur album en nous offrant une heure de bonheur et de quoi
honorablement commencer le festival normand. The Vaccines montre sa patte sans incident, le groupe
reste sur la route qu'il avait dessinée au festival des Inrocks quelques mois
plus tôt, sans surprise mais tout à fait satisfaisant.
Tant attendu, New Order se rend sur la Grande Scène : certains autour de moi ont les larmes aux
yeux de (re)voir le groupe qui berça leur jeunesse mais le temps n'épargne
personne alors la magie n'opère pas comme elle le devrait, bien qu'ils aient
fait leur "boulot". La seconde scène accueille les membres d'Alt J, les festivaliers sont au rendez
vous pour se laisser emporter par "Breezeblocks" ou encore
l'excellent "Something Good". La nuit tombée sur le parc de
Beauregard, le quatuor offre une ambiance planante laissant chacun s'échapper
sur les notes de "Taro", "Matilda"
ou "An Awesome Wave". La quatuor de Leeds emmène avec eux le public
jusqu'à ne former plus qu'un dans cette atmosphère qui leur est propre. Nous
entendons au loin les titres fars de Mathieu Chédid emportés par le vent et les chants des festivaliers
avant de se rendre à Wax Tailor. Très heureux de participer au festival,
l'artiste d'origine Normande aurait été "amer" de passer à une heure
si tardive.
Samedi 6 Juillet
Bloc Party ©Festival Beauregard 2013 |
Le soleil était toujours au rendez vous,
nous arrivons gaiement sur le site du festival. La journée sera chargée en
festivités, nous commençons avec Oxmo Puccino. Un beau moment en perspective, l'herbe
nous accueille les bras ou-verts. Oxmo "contemple ses fans", nous
touche par ses textes poétiques. Un grand homme de plus en plus chaleureux au
fil des titres. "Pas ce soir" rythme le public, la sagesse
s'invite sur la grande scène du festival. Son dernier album est dignement
représenté par l'ambassadeur de l'Unicef, il nous surprend par son quart
d'heure américain avec la reprise quelques instru de Dr Dre. Proche de son
public, il nous remercie ainsi que toute son équipe ce qui nous rappelle son
immense générosité. Après cet instant de sérénité offert par Oxmo Puccino, le
dynamisme de The Maccabees nous fait basculer dans une nouvelle
ambiance. Bien que très peu souvent présents en France, le public est très
réceptif, ils offrent un concert sympathique où chacun passe un bon moment
avant de retrouver la grande surprise de ce deuxième jour : Jake Bugg. À
seulement 19 ans, il est déjà comparé à Bob Dylan et nous ne pouvons le nier.
Ce jeune Britannique nous coupe le souffle, "Taste It" nous amène au
coeur des Etats Unis, santiags au pied où je m’imagine faire virevolter la
poussière texane.
Au loin nous entendons les premières notes
de "Ho Hey" (The Lumineers), titre révélé par la bande originale de
l'Écume des Jours.
Bloc Party ne nous font pas attendre sur la grande
scène, le public est survolté. Nos corps sont emportés, la foule ne peut rester
en place tout au long du set. Nous recevons divinement leur énergie, la
présence d'une batteuse me ravit car si rare dans le paysage musicale. Le
charisme du leader ne s'affaiblit pas tout au long du concert, l'annonce d'une
énième séparation après la tournée nous fait vivre chaque seconde comme si
c'était la dernière. Le sourire de Kele Okereke nous fait chavirer lorsque le
public reconnaît les morceaux de leur premier album Silent Alarm, nous rappelant
par la même occasion de nombreux souvenirs. Miles Kane enchaîne sur la scène B, le jeune homme
garde la même attitude que lors de son concert au Solidays l'année passée,
c'est à dire imbu de sa personne sans offrir une performance scénique
remarquable. La folie Vitalic se met en marche aux alentours de 2h pour clôturer cette seconde journée,
la fatigue se fait sentir mais le public ne perd pas une miette de dynamisme.
Chaque titre est plus ravageur au fil des minutes, Vitalic est bien décidé à
illuminer la foule par un jeu de lumière spectaculaire.
"Stamina" indique à nos petits corps qu'il est l'heure
d'abandonner.
Dimanche 7 Juillet
Le soleil est toujours très haut dans le
ciel, le concert de Balthazar vient juste de débuter sur la scène B, les
Flamands nous impressionnent de bout en bout, un réel univers se crée avec
"Blood", "Silence" d'une partie du parc de Beauregard
contre lequel nous ne pouvons lutter. Proche du parfait, ce live est un des
plus réussi du festival. Faisant l'impasse sur Olivia Ruiz, l'impatience se
fait sentir pour la venue de Benjamin Biolay. Présent dans de nombreuses programmation
de festivals cet été, sa venue me ravie car il fut un habitué des salles
sombres, le plein air changera-t-il la donne ? Peu après l'arrivée de ses
musiciens, nous le voyons apparaître sur la scène vêtu d'une veste en jean sans
manche (WTF Benji ?) il commence en interprétant "Marlène Déconne"
extrait de son dernier album Vengeance, nous retrouvons un Biolay toujours aussi
respectueux envers son public, main
gauche sur le cœur. Tout comme lors de sa venue à l'Aéronef, l'auteur de Négatif est
de plus en plus confiant sur scène, sa timidité s'est envolée. Musicalement
parlant, le talent de Benjamin Biolay et de ses musiciens n'est plus à discuter.
Encore sous le coup de l'émotion, nous attrapons les derniers places pour la
tempête Hives.
Les Suédois m'avaient déjà subjuguée lors
de leur concert aux Vieilles Charrues 2008, un bonheur de les retrouver
quelques années plus tard. En l'espace de quelques instants le public est
déchaîné, un ouragan d'enthousiasme s'empare de la totalité des festivaliers,
les cinq membres savent faire le "show" et nous le montrent. Le petit
gémeaux de Per Almqvist fait rire la foule lors des transitions,
les costumes tombent pendant que les festivaliers sautent au rythme dicté par
la batterie. Excentriques jusqu'au bout des ongles, les Scandinaves ne
laissent personne reprendre son souffle. A la hauteur de leur réputation, ils parviennent à faire asseoir les 15000 personnes présentes en
faisant sonner la fin de leur set. On en redemande ! La tristesse dans l'âme,
nous sommes dans l'obligation de manquer les Lillois, Skip The Use. L'Éternel
Nick Cave arrive en compagnie de ses fidèles musiciens aux environs de 21h, dès
les premiers titres ils attirent la foule dans leur filet. Nous fermons les yeux
et nous nous laissons emportés par la voix énigmatique de Nick. Il
ensorcelle, passionne et intrigue.
La soirée se clôt sur le quatuor de C2C, la popularité des
Nantais se fait sentir par l'engouement des festivaliers présents pour acclamer
leurs artistes préférés. Un live sans surprise, nous laissant sur notre faim,
ils font durer les morceaux sans offrir une quelconque nouveauté.
Le festival Beauregard offre encore une fois une fabuleuse
édition. Faite de découvertes (Balthazar, Fakear, Half Moon Run), de beaux souvenirs (Bloc Party, The
Hives), d’émotions (Nick Cave, Benjamin Biolay) et d’excitation (Vitalic).
Question organisation, le festival est au top : nous ne manquons de rien.
Le parc abritant le festival nous permet d'aller et venir sans perdre de temps, ni rater un seul concert. La Grande Scène permet
à chacun d’avoir un œil sur les concerts, de respirer sans devoir repousser les
festivaliers environnants, qu’il est agréable de ne pas avoir à se « battre »
pour entrevoir un bout de scène.
A.Cusack
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