INTERVIEW : KLON - “On aime l’art et on veut pouvoir créer et s’exprimer”

A l'occasion de la sortie de leur premier EP Nouveau Genre, nous avons rencontré le collectif KLON pour discuter confinement, vie en communauté et artistiques à 70 doigts. Derrière ce nom enigmatique se cachent 7 personnalités fortes et talentueuses interprètes des délicieux "West" et "Santa Barbara" 




CBB : Salut les gars ! Comment tout a commencé, pouvez-vous en dire plus ? 

KLON : On se connaissait un peu tous, car on avait tous des potes en commun et nos lycées à Melun étaient assez proches. Durant une soirée, on s’est fait un freestyle en buvant quelques verres et nous avons directement accroché. 

Quelques jours après cette soirée, on s’est dit qu’il fallait qu’on monte un truc tous ensemble, c’est parti de là ! Au final, KLON est né de manière très spontanée. Il y a eu quelque chose de très magnétique, un vrai coup de foudre. 

Au début, on voulait vraiment monter un projet ensemble, mais on ne savait pas réellement quoi, même si la musique, la mode et l’art nous rassemblaient. 

 Vous vivez tous en colocation, comment s’organise-t-elle ? 

Le principe, c’est la communauté. On fait tout ensemble, comme dans une famille. Mais cela ne nous empêche pas de faire des choses plus individuelles, ce n’est pas une secte non plus ! 

L’objectif, c’est que chacun trouve sa place, que chacun puisse passer de bons moments et si l’un d’entre nous ne se sent plus à sa place, le projet n’a plus d’intérêt. On est en perpétuelle évolution et on ne sait pas comment sera fait demain. 

Le collectif s’est aussi créé autour du studio, car il y a toujours eu ce concept de QG, notre histoire est liée à un lieu commun comme un foyer. Aujourd’hui, on vit d’ailleurs dans une maison où on peut faire à peu près ce qu’on veut. 

Chacun de vous a développé un aspect artistique du projet ? 

Dès le lycée, on avait en tête de faire notre vie ensemble, monter un projet… Du coup on s’est rapidement posé la question de “Qui peut faire quoi ? Qui peut se spécialiser dans tel ou tel domaine ?” pour créer ce projet complémentaire. Pour nourrir KLON, nous nous sommes tous lancés dans des études artistiques : certains ont fait une école de son, d’autres plus dans le cinéma, la mode ou encore le graphisme, la musique… pour pouvoir, in fine, créer de A à Z. 

"On partage nos rêves ensemble, on est comme une équipe de sport : on partage des succès, des défaites, nos émotions.. "

Le groupe a cette force : 7 individus au service du collectif. Nous avons l’envie et l’ambition d’un grand projet et on sait qu’ensemble, nous pouvons y arriver. 

Est-ce que vous travaillez toujours à 7 sur vos différents projets, que ce soit la musique, les clips, l’identité visuelle, etc ? 

Au début de chaque projet, on se réunit et on décide ensemble, ensuite on se répartit les tâches en fonction des capacités et des envies de chacun : qui avance sur la musique ? Qui avance sur le son ? Mais toutes les décisions se font à 7 ; que ce soit dans la vie de tous les jours pour le choix du film le soir ou dans le projet KLON. 

Si l’un de nous n’est pas chaud, on s'adapte pour que tout le monde soit content. Vous avez une identité visuelle et musicale très forte, quelles sont vos principales inspirations ? Vous l’avez compris, nous avons une réelle sensibilité pour l’art en général : musique, cinéma...

On se partage donc beaucoup de références pour se construire une culture commune. Et cette culture très variée nous permet de créer quelque chose qui peut toucher un large public.

   
Comment avez-vous ces confinements successifs ? Et comment cette crise sanitaire a influencé vos projets ? 

Nous avions comme projet d’enchaîner les concerts et tout s’est arrêté d’un coup. On fait un concert à la Cigale en première partie d’Alice et Moi (NDLR: fin janvier 2020) juste avant le confinement. Au final, la crise sanitaire a cassé cette dynamique, donc on s’est adapté et on s’est remis en question à tous les niveaux. 

 Finalement, nous avons peu travaillé sur la musique - sauf sur le single “West” - pendant le premier confinement. Cette période nous a permis de sortir de notre zone de confort et de réfléchir, se reconnecter avec nous-mêmes et apprendre les uns des autres. 

Qu’est-ce qui vous manque le plus depuis le début de la crise sanitaire ? 

Retrouver la vie collective, c’est ce qui nous manque le plus : voir des sourires et des visages dans la rue et rencontrer des gens. Nous habitons à 7 et nous sommes un peu comme une seule personne. Et ce contexte nous a permis de nous rendre compte qu’il fallait qu’on aille plus vers les autres. 

KLON, c’est un message d’ouverture et de partage, alors on ne doit pas rester dans notre bulle. 

KLON signifie « Clone » en allemand, pourquoi avoir choisi cette langue ? 

En Grec, cela veut dire aussi jeune pousse, mais on ne le savait pas au départ. D’une manière esthétique K-L-O-N, c’est simple et court. Donc, on a choisi ce nom pour l’esthétique du mot et sa signification, car cela ne perd pas son sens, même si on est tous différents, on se ressemble. On le ressent, car quand les gens nous voient, ils remarquent que nous sommes liés. 

Dans KLON, il y aussi une recherche de l’essence dans tout ce qu’on fait : on se prend la tête dans l’écriture pour arriver à s’exprimer sans fioritures, de manière brute. Il y a ce côté un peu brutaliste et donc un peu allemand quelque part (rires). 

Finalement, est-ce qu’il y a une limite à KLON ? 

On ne se donne vraiment aucune limite à partir du moment où on a une idée. Nous pouvons avoir des idées de films ou dessins animés que l’on ne fera peut-être pas maintenant, mais pourquoi pas plus tard ? Par exemple, pendant le confinement, nous avons rencontré un mec qui faisait de la radio, alors, pourquoi ne pas lancer notre propre radio. Rien n’est figé. 

On aime l’art et on veut pouvoir créer et s’exprimer.

Propos recueillis en novembre 2020 par Monsieur-Robs et Alice Cusack

Écouter le premier EP de KLON Nouveau Genre


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